Abstract / Description of output
Le Code civil contient une faille structurelle : son chapitre 4.3.2 (« des délits et des quasi-délits ») est censé, par construction, se rapporter à la responsabilité fondée sur un délit ou un quasi-délit, c’est-à-dire, selon l’interprétation doctrinale unanime, un acte dommageable causé—sans droit—soit intentionnellement, soit négligemment. Pourtant, ce chapitre contient des faits générateur de responsabilité aussi bien non-coupables que coupables : le contenu ne correspond donc pas au contenant. Cet article examine à la fois la cause et l’une des conséquences de cette incapacité du Code à faire place à la responsabilité situationnelle, définie sans référence à la faute-culpa. La cause, c’est que le droit français moderne a réécrit la dichotomie romaine entre obligations ex delicto> et quasi ex delicto, lui faisant perdre son caractère exhaustif. La conséquence, c’est que la notion de faute a été soumise à une force centrifuge considérable, tendant à la vider de sa condition historique de culpa. Les effets de cette force sont visibles tant en doctrine que dans la jurisprudence.
Original language | French |
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Pages (from-to) | 435-457 |
Number of pages | 23 |
Journal | Revue trimestrielle de droit civil |
Issue number | 3 |
Publication status | Published - 2010 |